Ce premier élément est à la fois le plus important et le plus difficile à approcher. Nombre d’espaces de télétravail ont été mis en place et soutenus dans les dernières décennies pour finalement rester vides et être ‘recyclés’ en espaces de formation par exemple.
Tous les tiers-lieux actuels ont été créés par une ou quelques personnes, élus locaux, chargé de développement, personne privée, souvent professionnelle du numérique par exemple, en lien avec d’autres groupes de professionnels. Autour de cette communauté-base, se grefferont de manière ponctuelle ou régulière des individus de passage, d’autres communautés temporaires ou non.
Aussi, la communauté-base ne doit pas être clanique mais ouverte, sans quoi le lieu peut se scléroser ou devenir rapidement un ‘simple’ hôtel d’entreprises perdant sa vocation d’ouverture. (ex. Téléspace / Vercors, Netceler à Veynes). Ainsi, certains types de structures pratiquant l’accueil et le réseautage d’une manière ou d’une autre constituent des points d’appuis privilégiés.
Le projet de tiers-lieux Coop-connect propose de favoriser la mutualisation et l’optimisation de lieux et de moyens performants, à favoriser l’échange et le partage sur un territoire au travers d’espaces partagés de travail et de services connexes au plus près des lieux de vie. Il ne s’agit pas simplement de bureaux, ni de centres d’affaires. Il s’agit d’espaces de vie active, multifonctionnels, répondant à la fois aux besoins d’un contexte professionnel de travail connecté de bon niveau, de convivialité et d’amélioration de services du territoire.
Elément différenciant des relais de services publics (RSP) ou des ERIC (Espaces réseau internet citoyen), il y a, au centre d’un tiers-lieu CoopConnect, un esprit de mutualisation, de co-création et de partage. Qu’il s’agisse du partage de temps, d’espace, de moyens matériels ou d’autres types de partages autour de la logistique quotidienne des transports ou de la garde des enfants, de l’alimentation en circuits-courts, du partage de compétences, d’informations, il est délibérément central. Les usagers potentiels sont forcément ouverts, pour l’un ou plusieurs éléments au moins, à cet esprit « Co » en tant que porteur du changement social.
Ce premier élément nous a amenés à mieux explorer les expérimentations d’espace de coworking.
Un espace de coworking est avant tout d’une communauté ouverte, dans le sens du mode de vie dans le travail. Sans cet élément au départ les projets de création de lieux tentés perdent rapidement leur dynamique, et au pire se retrouvent vides. Les retours de personnes impliquées sur le sujet pour l’avoir expérimenté sur le terrain que nous avons recueillis sont unanimes à ce sujet. Créer une dynamique de toutes pièces serait probablement une performance extra-ordinaire !
Cette communauté peut être fondée sur différents aspects. Elle peut être thématique, autour des TIC par exemple, comme les cantines.
L’analyse de communautés-base de tiers-lieux existantes montre certaines caractéristiques spécifiques parmi les suivantes (et/ou) :
Territoire / lieu de vie
Type d’activité
Approche mode de travail
Vie quotidienne / vision du monde
Etude de typologies des usagers de tiers-lieux existants :
Les lieux de coworking et tiers-lieux qui fonctionnent bien se situent actuellement essentiellement en zone urbaine. En territoire ruraux, ils sont de petite échelle, centrées autours de professionnel(le)s en lien avec le numérique.
Qui sont leurs usagers ?
Actuellement l’usager d’espaces de coworking est plutôt un homme (2/3) entre 26 et 45 ans (2/3).
Il travaille dans le secteur des TIC (50%) et habite à plus de 20 minutes de l’espace de coworking où il se rend en transport en commun pour l’intérêt du lieu (personnes rencontrées intéressante pour lui et cadre de travail agréable.
Plus des ¾ des usagers sont, en proportion équivalente, des indépendants, des start-up, des entreprises (salariés), des associations.
50% des usagers d’espaces de coworking travaillent dans le domaine des technologies de l’information, la seconde moitié se répartie entre des métiers très divers, nécessitant tous un travail sur outil informatique.
Pour le choix des sites d’expérimentation, il est indispensable d’identifier des pistes de communautés-base existantes ou potentielles sur les territoires.
Choisir des communautés-base de nature ou thématique différente selon les sites permettra d’élargir l’expérimentation.