La Smart Work Association a été créée en 2007 (initialement nommée Estonian Telework Association). Elle est issue de deux projets internationaux relatifs au télétravail, supportés par le programme EQUAL du Fonds Social Européen de 2005 à 2007 :
· "Choices & Balance" mené par la Confédération des Employeurs Estonien : programme d’information et de formation visant à permettre aux parents d’enfants en bas âge de combiner vie professionnelle et vie privée et réintégrer le marché du travail grâce au télétravail.
· "Applying models of telework and flexible work arrangements on the islands and peripheral coastal areas of Estonia" mené par l’organisation a but non lucratif Arhipelaag : programme pilote ayant pour objectif à long terme de développer l’emploi dans les îles et zones côtières grâce à une organisation plus flexible du travail.
L’association rassemble les connaissances et bonnes pratiques sur le travail flexible en Estonie et a pour vocation de soutenir son développement par la mise à disposition de plusieurs services aux parties intéressées.
Ses services :
· Formation et conseil aux entreprises et salariés
· Soutien à l’organisation d’un réseau de télécentres dans le pays
Diffusion d’informations sur le télétravail et les modes d’organisation flexibles via des articles, et l’organisation de séminaires et événements publics.
En 2009, la Smart Work Association et ses partenaires ont lancé le projet "The development of a network of (tele)work centres to support risk groups in entering the labour market and employment". L’objectif : améliorer les possibilités d'emploi et de développement individuels des populations en difficulté dans les zones rurales et les petites villes en lançant un réseau de télécentres et promouvant une organisation plus flexible du travail. Ce projet de 3 ans a été réalisé en partenariat avec la Confédération des employeurs estoniens, l’Université de Tallinn, une ONG et des collectivités rurales. Le rôle de la SWA étant de coordonner la communication et la coopération entre les centres du réseau, de développer des services communs et de les aider à trouver des partenaires. Il a été financé en partie par le Fonds Social Européen, par des aides de partenaires privés, et le bénévolat.
dispositions ont été prises pour la création de 10 autres centres :
30 personnes ont ainsi été formées (aperçu des expériences d'autres pays, solutions TIC, cadre juridique, gestion financière, marketing …).
150 personnes en difficulté sur le marché du travail ont été identifiées en milieu rural et formées (aide à la définition d’un projet professionnel, identification des compétences à développer, formation aux outils informatique et internet…). Ces formations ont essentiellement visé des femmes avec enfants en bas âge, souvent pénalisées en milieu rural par leur manque d'éducation et d’expérience professionnelle ajouté à un manque de mobilité du fait de leurs responsabilités familiales.
En 2011, la SWA a rejoint le projet organisé par la fondation "Look at the World" (Vaata maailma) et financé par Microsoft pour créer des clubs d'informatique communautaires dans les zones rurales et promouvoir les compétences informatiques. Dans certains centres, des femmes préalablement formées dispensent désormais elles-mêmes des formations. D'autres centres ont également dispensé des cours d’informatique et Internet pour les personnes âgées et les débutants en général.
Au cours du projet, 5 télécentres pilotes ont été lancés pour tester différents modèles. Dans les zones rurales, il est souvent difficile de trouver des locaux adéquats pour un usage public – les installations appartenant à des administrations locales sont généralement en mauvais état et nécessitent un investissement de réhabilitation important.
La SWA a investi directement dans 3 centres régionaux et a conseillé d'autres centres pour obtenir des financements et trouver des partenaires. Les centres offrent un accès Internet rapide et
sécurisé et proposent des solutions logicielles de construction site web.
A l’origine première du projet de réseau de télécentres, l’idée de la SWA était de créer un réseau de centres payants à destination des professionnels indépendants et d’encourager par ce biais la création d’emplois locaux. Cependant dans ces zones rurales personne ne voulait payer pour des bureaux, d’autant plus que la couverture internet du territoire était satisfaisante. C’est ainsi que les centres ont été réorientés sur des objectifs sociaux.
Ainsi selon les villages leur usage est varié :
Formation et promotion de l’emploi des femmes : par exemple dans un village de 70 habitants au Nord de l’Estonie (Konnu), des femmes partagent leurs compétences et s’associent pour remplir des missions variées, tout en s’entraidant pour la garde d’enfants. Démarré avec 5 femmes il y a 5 ans, le projet en compte 12 aujourd’hui. Les missions réalisées par les femmes dans ce type de centres sont variées : accompagnement d’entreprises ou administrations sur les TIC, soutien administratif, à la comptabilité, à la gestion de projet, pour des ONG et petites entreprises … Ces activités permettent à certaines de trouver un travail en entreprise, et créent du lien local.
Dans un village de 800 habitants proche de la capitale Tallin connaissant un afflux de nouvelle population de « cols blancs », un télécentre a ouvert avec un service de garde d'enfants sur place.
Un autre village a ouvert un centre d’appel employant 12 personnes.
Dans d’autres villages les centres sont plutôt transformés en lieux de vie locale abritant une grande variété d’activités non professionnelles : fêtes de village, ateliers créatifs, cours de danse, réunions d’associations…
Les facteurs critiques pour la viabilité d'un centre sont le soutien du gouvernement local, l'engagement de ses gestionnaires et la coopération avec d'autres centres et partenaires.
Aujourd’hui, après avoir testé différents modèles, le modèle de centre communautaire fonctionnant en mode ONG et s’appuyant sur l’engagement volontaire des locaux est le plus
viable dans les zones rurales. La SWA finance ces centres via les aides de partenaires privés, des bourses à projet, ses missions de formation et de conseils, et le soutien de réseaux tel que
Telecentre Europe.
Dans le futur ces équipements devraient, selon leur responsable, relever du service public.
Au sud de l’Estonie par exemple, le secteur public initie actuellement dans la commune de Sanna un projet de télécentre au côté d’un centre culturel pour retenir les travailleurs quittant le territoire pour Tallin ou la Finlande.